La twittosphère procède à une levée de boucliers aussi ridicule que prévisible face à une agression imaginaire
Un nouveau jour, une nouvelle controverse démunie de sens. Tout d’abord, je ne suis pas un supporter du Point. Je ne lis pas le Point. Du peu que je sais de la ligne éditoriale du point, je n’ai pas beaucoup de respect pour eux. Mais par-dessus tout, je m’en fous, point.
Par contre, quand face à cette une, je vois les réactions ridicules bien que prévisibles – “Ah ouais, carrément, ‘Les Arabes’!” ou autres accusations de racisme – un gigantesque facepalm est de mise.
Pourquoi n’a-t-on pas la même réaction face à un dossier sur “Les Romains”? Ou face à n’importe quel ouvrage de la série “Lignes de vie d’un peuple”, qui comprend des titres tels que “Les Ecossais”, “Les Lituaniens”, “Les Inuits”, “Les Israeliens”, etc, etc…
On ne retrouve cette même réaction viscérale face à la prononciation du nom d’un peuple qu’avec une seule autre ethnicité: “Les Juifs”. Pour une raison qui m’échappe, les mots “Arabe” et “Juif” sont devenus ‘sales’, et on ne peut pas les prononcer sans devoir baisser la voix, ou faire face à des grimaces tendues comme si on venait de prononcer une odieuse insulte. Pourquoi?
Le seul argument que je puisse imaginer (bien que je ne voie pas en quoi il justifie la levée de boucliers en question), c’est quelque chose du genre “Ces peuples ont été persécutés, ont historiquement été victimes de généralisations, les arabes comme les juifs ne sont pas tous pareils donc il ne faut pas parler d’eux comme d’un seul bloc, c’est raciste.”
Aucun peuple n’est complètement homogène. Aucun. Parler des français, des américains, des parisiens, des asiatiques, ce n’est pas une généralisation raciste, c’est juste un outil de langage nécessaire sans lequel il est impossible de parler d’histoire ou de géopolitique à grande échelle.
Et le fait qu’un peuple ait été persécuté ne veut pas dire qu’on n’a pas le droit d’en parler – au contraire, il faudrait peut être en parler plus, pour mieux comprendre leur histoire, pour mieux saisir leurs nuances culturelles (et je ne dis pas que le dossier du Point remplit admirablement cette fonction, je n’en ai pas la moindre idée, je ne l’ai pas lu. Mais les critiques qui réagissent violemment à cette une ne l’ont pas lu non plus! Ceux qui l’ont lu disent même que le fond est bon, tout en continuant de critiquer la couverture et l’emploi du mot “arabe”! Qu’est-ce qui cloche chez vous?)