Accompagnant la vague de froid qui y sévit en ce moment, une vague de scepticisme climatique frappe la Grande Bretagne de plein fouet, poussant médias et scientifiques à remettre en question la politique écologique du pays.

Il faut le reconnaitre, les températures ne semble pas suivre les prévisions. Selon le professeur Judith Curry, directrice des sciences du climat à la Georgia Institute of Technology « la tendance plate des températures de la surface terrestre pourrait s’étendre sur encore une décennie ou deux ». Un éditorial du Daily Mail critique donc la politique écologique à grand coût qu’applique le Royaume Uni depuis les accords de Kyoto en 1997, alors que les grandes puissances telles que les Etats Unis ou la Chine ont refusé de s’imposer des limites d’émission de CO2.
Quelles conséquences ce bouleversement d’opinion pourrait-il avoir au niveau des actions mises en place ? Dr Benny Peiser, directeur du Global Warming Policy Foundation, dit qu’il faut « revoir toutes les politiques qui pourraient s’avérer inutilement dépensières et potentiellement désastreuses pour l’économie ». Selon l’astrophysicien David Whitehouse : « Cela change tout. Cela veut dire que nous avons beaucoup plus de temps pour trouver des solutions. Désormais, le changement climatique ne devrait plus être le facteur déterminant dans la politique économique ou énergétique de qui que ce soit ». Pendant ce temps, la notion de changement climatique ne figure plus sur les nouvelles versions des programmes scolaires pour les élèves de moins de 14 ans.
Ces conclusions ne seraient-elles pas hâtives? N’est-il pas un peu extrême d’abandonner toutes les mesures économiquement gênantes et de reléguer le climat au second plan des politiques énergétiques? Il faut se montrer prudent. Le fait que les mesures ne suivent pas exactement les prévisions ne signifie pas forcément que les météorologues se soient trompés sur toute la ligne. D’autres facteurs encore inconnus peuvent entrer en jeu. Le fait est que ces courbes n’infirment pas la thèse du changement climatique, elles montrent simplement qu’on ne sait pas comment les choses vont évoluer, ce qui est potentiellement pire. Le problème est que les climatologues campent sur leurs positions. La semaine dernière encore, Bertrand Laviec de Météo France disait « les températures suivent les prévisions qu’on a fait depuis 10 ans ». En fermant les yeux sur ce qui ne va pas dans le sens de leurs interprétations les climatologues risquent d’estropier sérieusement leur crédibilité sur ce sujet.
Qu’en sera-t-il en France?
Christian Estrosi, vice-président de l’UMP et député-maire de Nice, présentait jeudi dernier l’Agenda 21 de la métropole Nice Côte d’Azur. C’est avec une grande prudence qu’il a abordé le sujet de la lutte contre le changement climatique. Cependant, il dit ne pas penser qu’un changement de l’opinion scientifique puisse mener à une revue à la baisse des actions écologiques : « L’industrialisation de la société a des conséquences. Si elles ne portent pas sur le changement climatique, elles portent en tout état de cause sur la santé publique, sur la biodiversité. D’une manière ou d’une autre, la rigueur que nous nous imposons sur le plan environnemental, nos objectifs de développement durable, s’ils ne répondent pas à un aspect du problème, répondront à d’autres aspects environnementaux auxquels nous sommes confrontés. » Si ces propos sont rassurants, il faut cependant noter qu’ils ont été tenus lors d’une conférence de presse annonçant des actions écologiques. Il aurait donc été difficile pour M. Estrosi d’avoir un discours n’allant pas dans ce sens.